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On est allé au bout du suspense, hier à Cologne. Et c'est... l'Ukraine qui a réussi à remporter ce bras de fer épuisant pour les nerfs et dangereux pour le coeur! Le tout aux tirs aux buts, 3-0. C'est souligner que les Suisses n'en ont pas inscrit un. La fatigue? Les nerfs? La pression? Un peu de tout, certainement.
Le pire, c'est que cette séance de penalties - la première de l'histoire de la Suisse en Coupe du monde - avait idéalement commencé, Zuberbühler repoussant l'envoi de la star Shevchenko! Mais Streller, Barnetta et Cabanas n'ont pas réussi à cadrer leur envoi. Et Zubi quitte le tournoi allemand en ayant gardé sa cage inviolée en 390 minutes!
Les héros fatigués sont bien allés saluer leurs supporters après, mais un petit quelque chose était cassé. Sortir comme ça, ça fait encore plus mal...
La Suisse a souffert et a perdu au finish.
Etrangement moins percutants que lors de leurs trois premiers matches, les Suisses n'ont que rarement réussi à créer le surnombre dans le verrou imposé par les Ukrainiens. Au terme de la rencontre, ils avaient certes un net avantage au niveau de la possession de balle (55%). Mais pour quelles réelles occasions? Hormis un tir de Wicky (13e) et un coup franc sur la latte de Frei (23e), le gardien Shovkovskyi n'a quasiment jamais été inquiété. Et Zubi... guère davantage, lui qui a aussi été sauvé par sa transversale sur une tête de Shevchenko (20e).
Entre deux pays qui jouaient leur peau... et qui ne voulaient surtout pas la perdre, on a assisté à une rencontre qui n'a valu que pour une chose: sa tension. Non pas parce qu'elle était électrique et qu'on a abusé des coups bas, mais bien parce que l'on sentait que la première équipe qui craquerait serait définitivement renvoyée d'Allemagne. Du coup, ni les Suisses, ni les Ukrainiens n'ont pris le moindre risque.
Il s'est ensuivi un non-match, fait de passes alibi et de recherche de sécurité avant tout. Du coup, le spectacle en a pris un sacré coup. Le public - pas suisse, mais allemand, nombreux à Cologne - ne s'y est pas trompé, lui qui a sifflé les deux équipes après 90 minutes de jeu. Auparavant, pour bien faire comprendre aux 22 acteurs ce qu'ils aimaient, ils ne s'étaient pas gênés de scander le nom de Podolski!
0-0 après 90 minutes, 0-0 toujours après les prolongations (les deuxièmes de l'histoire de l'équipe de Suisse en Coupe du monde, après celles de... 1938 contre l'Allemagne). On sait ce qu'il advint par la suite...
Suisse - Ukraine 0-0ap, 0-3 tab
Rhein-Energie-Stadion, Cologne. 45 000 spectateurs (à guichets fermés). Arbitre: M. Archundia (Mex).
Tirs au but: Shevchenko 0-0 (Zuberbühler retient). Streller 0-0 (Shovkovskyi retient). Milevskiy 0-1. Barnetta 0-1 (latte). Rebrov 0-2. Cabanas 0-2 (Shovkovskyi retient). Gusev 0-3.
Suisse: Zuberbühler; P. Degen, Djourou (34e Grichting), Müller, Magnin; Barnetta, Cabanas, Vogel, Wicky; Yakin (64e Streller); Frei (117e Lustrinelli). Entraîneur: Kuhn.
Ukraine: Shovkovskyi; Gusev, Gusin, Vashchuk, Nesmachnyi; Vorobey (94e Rebrov), Tymoschuk, Shelayev, Kalinichenko (75e Rotan); Shevchenko, Voronin (11e Milevskiy). Entraîneur: Blokhine.
Notes: La Suisse joue sans Senderos (blessé), Vonlanthen (blessé et non convoqué avant le départ) ni Huggel (qui purgeait hier son 4e et dernier match de suspension après les événements d'Istanbul, sa peine initiale de 6 matches ayant été réduite). L'Ukraine sans Rusol, Sviderskyi (suspendus) ni Chigrynskyi. Tête de Shevchenko (20e) et coup franc de Frei (23e) sur la transversale.
Avertissement: 59e Barnetta (faute sur Shevchenko)
Coups de coin: 5-6 (4-5, 2-2).
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