4-1, il ne faut pas chinoiser!

MONDIAL 2006 Marquant chacun deux buts, Frei et Streller ont formé une paire gagnante. Après s'être d'abord échinés à trouver le bon rythme, les joueurs de Köbi Kuhn ont ensuite déroulé le tapis rouge. Ils ont pu faire le plein de confiance. Voilà la France prévenue...

BUTEURS Si l'on pouvait nourrir quelques doutes avant le coup d'envoi sur le réel potentiel offensif des Suisses, Alex Frei et Marco Streller se sont chargés de les balayer.

03 juin 2006

Sur le même sujet » Alex Frei: «Nous avons bien dit au revoir au public suisse!» » Köbi Kuhn: «Il y a de quoi être content» » Xavier Margairaz: la confirmation! » «Johan Djourou, notre idole» » Comment Michel Pont est devenu notre Romand idéal Si vous avez manqué le début » «Derrière, on est au top, devant, ça va venir» Sur le web » Association suisse de football (ASF) » Coupe du monde 2006 » Fédération chinoise de football (En chinois) Avant de boucler ses malles pour l'Allemagne, la Suisse souhaitait clôturer sa phase de préparation par une victoire, histoire de se rassurer. Voilà qui est fait, et plutôt bien fait, excepté une mise en train laborieuse - et sans rythme - que l'on s'empressera d'oublier, les joueurs payant à ce moment du match le prix de l'incroyable charge de travail qui fut la leur ces deux dernières semaines. Sans parler de la répétition usante des matches. «On avait de la peine à trouver notre jeu, conviendra lui-même Köbi Kuhn. A cause de la fatigue, je savais que ça allait être difficile et... ce le fut d'ailleurs.» Plutôt que d'insister sur les manquements helvétiques (principalement dûs à la fatigue) ou d'ergoter sur un déchet technique inhabituel, on préférera retenir ce que les joueurs de Köbi Kuhn ont démontré après le premier but d'Alex Frei, synonyme de déclic autant pour lui-même que pour une équipe alors libérée. Et qui, après avoir percé la muraille de Chine, allait tripler son capital en moins de 10 minutes. Si l'on pouvait nourrir quelques doutes avant le coup d'envoi sur le réel potentiel offensif des Suisses, Alex Frei et Marco Streller se sont chargés de les balayer. En marquant l'un et l'autre deux buts, les deux attaquants ont formé une paire gagnante. On se quitta sur le score de 4-1, flatteur pour un visiteur qui aurait pu en encaisser au moins six. Une équipe de Suisse qui trouve le chemin des filets en même temps que ses attaquants, que demander de plus? Très positif Sa qualité de jeu virant parfois à la démonstration, la Suisse aura trouvé sur la pelouse ce qu'elle était venue y chercher. Si tout fut loin d'être parfait, les aspects positifs, à l'arrivée, l'emportent néanmoins largement sur les quelques lacunes à corriger. Si la variante Behrami (sorti sur blessure) n'a peut-être pas réglé le problème récurrent du flanc droit, les nombreux changements apportés par Köbi Kuhn ont confirmé toute la richesse du potentiel helvétique. Alors que Marguairaz, éclairant le jeu, a pu faire admirer la qualité de sa passe, tant Dzemaili que Spycher, crédités d'une bonne rentrée, allaient contribuer à l'excellente deuxième période helvétique. Au sortir de ses trois matches test, seul Lustrinelli, curieusement à nouveau condamné au banc, n'aura pas disputé la moindre minute de jeu. Entre l'équipe et ses supporters, la communion fut belle, chargée d'émotions, à l'image du tour d'honneur des héros. Voilà nos amis français prévenus. A dix jours de son entrée en scène, la Suisse est déjà prête. Elle le sera encore plus lorsqu'elle aura retrouvé tous ses leaders, à l'instar de Barnetta (économisé hier) et Senderos. Suisse - Chine 4-1 (1-0) Hardturm, 16000 spectateurs (guichets fermés). Arbitre: M. Stokes (Irl). Buts: 40e Frei 1-0. Cabanas ouvre pour David Degen, dont le centre, au deuxième poteau, est remisé par Wicky pour Alex, dont la reprise ne pardonne pas. Rien de tel pour remettre un buteur d'attaque et le compteur en marche. 46e Streller 2-0. Sur un centre de David Degen, le grand Marco vient placer sa tête. La suite est plus cocasse: le gardien boxe le ballon sur Streller, qui marque... de la main droite, sans doute involontairement. 49e Frei (penalty) 3-0. Monsieur Li «couche» Magnin. Alex Frei en profite pour soigner ses statistiques: 25 buts en 45 sélections. Personne, en Europe, ne dit mieux. 74e Streller 4-0. Servi sur un plateau par Margairaz, le No11 helvétique, après s'être offert un grand pont sur le gardien, s'en va marquer un «vrai» but dans la cage vide. 91e Dong 4-1. Sur une longue ouverture à suivre, Dong sauve, en déviant le ballon de la tête, l'honneur chinois en profitant d'une distraction de la défense suisse. Suisse: Zuberbühler (46e Benaglio); Behrami (42e Ph. Degen), Müller (71e H. Yakin), Grichting, Magnin; D. Degen, Cabanas (63e Dzemaili), Vogel (46e Margairaz), Wicky (46e Spycher); Streller, Frei. Entraîneur: Kuhn. Chine: L. Li; Ji, W. Li, Cao; Y. Xu (79e Y. Zhang), Zheng (74e Zhao), Zhao (79e T. Li), L. Xu (67e Yan); Gao (56e Shi), Han (56e Dong), J. Li. Entraîneur: Zhu. Notes: la Suisse sans Senderos (ménagé par sécurité), Vonlanthen (blessé) ni Huggel (parce que suspendu durant la Coupe du Monde). 25e: tête de Liang Xu sur le poteau. A la sortie de Behrami (42e, réveil de sa blessure aux adducteurs), les jumeaux Degen occupent en famille le flanc droit. A la mi-temps, Vogel cède son brassard de capitaine à Müller qui, à sa sortie, le remettra à son tour à Frei. La Suisse a officiellement demandé hier à la FIFA le remplacement de Vonlanthen par Hakan Yakin, désormais incorporé à la (nouvelle) liste des vingt-trois. Avertissement: aucun carton jaune. Coups de coin: 5-5 (3-2).