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Suisse - Italie
05/06/2006 21:44
La Suisse peut devenir la révélation |
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MATCH AMICAL Dans un stade aquis à sa cause, l'équipe nationale, parfois impressionnante dans son volume de jeu, a joliment bousculé l'Italie. Gygax a répondu à l'ouverture du score de Gilardino. Les visiteurs ont durci le jeu inutilement |
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UNIS Après le but de Gygax, les Suisses sont restés soudés pour faire trembler l'Italie. |
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31 mai 2006 |
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Haussant ses exigences, Köbi Kuhn l'avait dit: il entendait faire de la venue de l'Italie un match référence. A 14 jours du rendez-vous contre la France, le sélectionneur n'a pas été déçu. En bousculant une équipe d'Italie parfois transportée dans ses petits souliers, la Suisse a confirmé l'immense potentiel qu'on lui prête. Et qui pourrait faire d'elle la révélation de la compétition à venir. Oui, la Suisse a plu; oui, elle a impressionné tout son monde; oui, elle aurait mérité, eu égard à sa maîtrise collective, de l'emporter, même si - et c'est là un curieux paradoxe - les occasions de but furent assez rares. A tous les niveaux, excepté peut-être sur le flanc droit, l'équipe nationale, ovationnée pour son retour à Genève, a su en effet élever la qualité de son jeu par rapport à samedi. Jouant juste, on a vu ses joueurs franchir un nouveau pallier. Quels enseignements principalement retenir de cette deuxième sortie tout sauf amicale si l'on songe à l'engagement souvent extrême des visiteurs? Face à une Squadra Azzurra durcissement inutilement le jeu, Spycher, Djourou et Margairaz allaient être les victimes de charges déplacées en fin de partie.
Avec les Genevois Senderos et Djourou, totalisant 40 ans à eux deux, la Suisse s'est appuyée sur une charnière centrale baby. Cela n'a pas empêché les deux «Gunners», tenant parfaitement le choc, de mettre en échec les routiniers Del Piero et Totti. En prenant des risques offensifs, la Suisse allait certes s'exposer à des contres. C'est du reste suite à une erreur de placement que l'Italie ouvrira la marque. Un coup du sort qui n'allait pas remettre en question la suprématie helvétique.
Köbi Kuhn a profité de l'absence de Streller pour expérimenter hier un 4-4-1-1, système qu'il pourrait être tenté de reconduire contre la France le 13 juin. Après avoir évolué en position de soutien de Frei (laissé en pointe), Gygax allait glisser à la place de Wicky dès l'entrée de Hakan Yakin, dont l'apparition fut saluée par une ovation. Kuhn faisant tourner son effectif comme il s'y était engagé, Margairaz a aussi eu droit à sa mi-temps. Un temps de jeu que le Vaudois mit à profit pour marquer des points.
En sauvant dans les pieds de Totti (63e), Coltorti, relayant Zuberbühler après la pause, a montré que l'on pouvait aussi compter sur lui.
Après deux matches nuls riches de promesses, la Suisse a démontré qu'elle respectait sa feuille de route. Son dernier test, prévu samedi à Zurich, la verra affronter la Chine, un adversaire qu'elle n'a encore jamais rencontré. A cette occasion, c'est désormais une victoire que l'on attend. Face à un adversaire d'un autre calibre, il lui faudra cette fois aller au bout de ses intentions. On sait que Frei & Cie en ont les moyens. Et c'est plutôt rassurant.
Suisse - Italie 1-1 (1-1)
Stade de Genève, à la Praille. 30 000 spectateurs (guichets fermés). Arbitre: M. Sippel (All).
Buts: 11e Gilardino 0-1. Aspiré par le but adverse, Degen en oublie ses tâches défensives, à l'instar de Barnetta, lui aussi tourné vers l'offensive. Les Italiens profitent de la liberté qui leur est laissée dans le couloir droit pour placer un contre express. Materazzi ouvre pour Grosso, dont le centre tir est repris par l'attaquant du Milan AC. Voilà qui ne pardonne pas, mais ne déstabilisera pas la Suisse. 32e Gygax 1-1. D'une ouverture subtile, Cabanas démarque magnifiquement le No 10. Lequel, parvenu à 22m, ajuste Buffon en force. Sa frappe croisée est un modèle du genre, Gygax signant pour l'occasion sa cinquième réussite sous le maillot helvétique (en 25 sélections).
Suisse: Zuberbühler (46e Coltorti); Ph. Degen, Djourou, Senderos (70e Grichting), Magnin (46e Spycher); Barnetta, Cabanas (46e Margairaz), Vogel, Wicky (62e H. Yakin); Gygax (89e D. Degen); Frei. Entraîneur: Kuhn.
Italie: Buffon; Zaccardo, Cannavaro, Materazzi (46e Oddo), Grosso (60e Bonera); Camoranesi (50e De Rossi), Pirlo (75e Perotta), Gattuso; Totti; Gilardino (46e Toni), Del Piero (50e Iaquinta). Entraîneur: Lippi.
Notes: la Suisse sans Vonlanthen (blessé), Huggel (non convoqué parce que suspendu à la Coupe du monde), ni Müller, Behrami, Streller (laissés au repos). L'Italie sans Zambrotta (élongation à la cuisse), Nesta (ménagé).
Avertissements: Zaccardo (45e, faute sur Magnin), Coltorti (67e, pied en avant sur Iaquinta hors de sa surface qui, en d'autres circonstances, aurait pu lui valoir le rouge), Gattuso (74e, violente charge contre Spycher, touché au bas-ventre).
Coups de coin: 4-0 (3-0). |
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