A l'aéroport de Glasgow, Köbi Kuhn et Michel Pont avaient un sourire jusqu'aux oreilles. Au-delà de la victoire (historique) de leur équipe en Ecosse, ils voulaient avant tout retenir la manière. Et, évidemment aussi, l'intégration de ces jeunes joueurs qui représentent l'avenir de l'équipe nationale, et qui en écrivent - déjà! - le présent.
Vingt-cinq ans et 2 mois: c'est la moyenne d'âge d'un groupe à qui l'avenir est promis. Car, qu'a-t-on vu avant-hier au Hampden Park? L'affirmation de Senderos, de Barnetta et de Behrami. La confirmation de l'apport important de Cabanas, de Gygax et de Streller, aussi. L'émergence de Djourou et de Dzemaili, enfin.
Entraîneur adjoint de Köbi Kuhn, Michel Pont définit les lignes du succès de cette Suisse gagnante.
1.L'état d'esprit «Il est primordial. Créer une ambiance est déjà difficile en soi. La maintenir, c'est autre chose. Cela, ça s'entretient continuellement. C'est notre boulot, et on le fait tout au long de l'année au travers des contacts qu'on entretient avec les clubs.»
2.L'application des schémas «On sent que les jeunes arrivent dans cette équipe comme s'ils en avaient toujours fait partie. Prenons Dzemaili, pour ne citer que lui: on a l'impression qu'il est là depuis dix ans! Pour une équipe nationale, cet apport est énorme.»
3.La vie intérieure «Ça va de pair avec l'état d'esprit. Mais le mental des joueurs est hyperimportant à ce niveau. On a des gars qui savent accepter leur rôle de remplaçants, qui savent aussi s'effacer pour le bien du groupe. Et ça, c'est la base du succès.»
Pascal Zuberbühler en remet une couche: «On a de nouveaux joueurs, des jeunes, qui arrivent dans cette équipe et que l'on sent tout de suite dans le match et dans le schéma tactique demandé. Dans le monde du foot, c'est plutôt rare.»
Etat d'esprit, application des schémas, vie intérieure: tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes suisses! Avec quelles perspectives pour la Coupe du monde? Köbi Kuhn le définit lui-même: «On était contents d'être à l'Euro portugais il y a deux ans, mais, cette fois, on veut davantage.»
L'entraîneur le veut... et son équipe le peut.
- Dzemaili: «J'ai choisi, ce sera la Suisse»
Albanais originaire de Macédoine, Blerim Dzemaili a fêté sa première sélection mercredi. Mais, pour l'instant, rien ne l'empêche (encore) de choisir l'Albanie comme équipe nationale: il a moins de 21 ans - il soufflera ses 20 bougies le 12 avril prochain - et n'a pas été aligné lors d'un match officiel.
«Dans ma tête et dans mon coeur, j'ai choisi, lance pourtant le milieu de terrain du FCZ. Ce sera la Suisse. C'est un pays dans lequel je suis arrivé à 4 ans, c'est grâce à lui que j'ai progressé en football. Et puis, avec la qualification pour la Coupe du monde et la perspective de l'Euro 2008 en Suisse, je pense qu'il y a plus d'avenir avec la Suisse qu'avec l'Albanie.»
Et cela aussi, c'est nouveau. Depuis un peu plus de deux ans et Mladen Petric (qui a choisi la Croatie), les dirigeants de l'ASF n'ont en effet «raté» aucun binational. Respect pour cela aussi. |